De mon Parcours Minéral, où je montrais la roche dans sa rudesse, dans sa nudité brute et vertigineuse, j’ai choisi de retenir le souffle sur le détail des lumières. J’avais poursuivi cette quête du détail dans une Escale de Roches. À ce niveau, les roches s’entremêlent donnant corps à d’autres formes, d’autres horizons. Peu à peu ma technique d’épaisseur de matière se transforme, j’ai décidé de jouer sur la métaphore du grain de sable. Par couches successives, suivies d'essuyages (ir)réguliers, de nouvelles formes naissent donnant à la toile une texture particulière.
J’aime, ainsi, à revisiter les paysages, les marines ou tout autre nature…
Mon travail, vous l’aurez compris, consiste à faire place nette. Adieu les objets de consommation. Je débarrasse notre vision de tout encombrement.
Nous retrouvons l’origine, le point de départ de toute notre existence. Une terre déserte, profonde et nue, éruptive, volcanique. Cette âpreté première, est peinte au couteau, par pose de blanc et teintes franches.
Entre figuratif et abstraction, le paysage s’adoucit par de multiples passages. En couches successives, entre ombre et lumière ; par tonalités sombres, altérées, touches après couches de plus en plus foncées et transparentes avec des harmonies de bruns, de terre et gris de Payne, appliquées au chiffon et le plus souvent directement à la main.
Le paysage initial se cache, il devient mémoire au fur et mesure du travail. Le résultat des œuvres intemporelles, qui explorent autant le passé que le présent ou futur.
À chaque regard, le spectateur voit le cœur de la matière. Un jeu entre soi et sa perception. Un cache-cache savoureux dans les interstices de sa vision. Peut-elle être universelle ?